Les plateformes de rencontres libertines, de sites pornographiques, les jeux de rôles axés sur le sexe ou encore des sites de tchats coquins ne cessent de se multiplier sur la toile. Ils représentent autant d’occasions de s’adonner au sexe virtuel. Il faut toutefois prendre garde à ne pas devenir dépendant de cette pratique !

Un problème qui préoccupe les psychothérapeutes

L’addiction au sexe virtuel est une des facettes de la dépendance à Internet. Depuis 1996, une association américaine (American Psychological Association ou APA) a tiré la sonnette d’alarme sur ce risque d’addiction à la toile, à l’instar des personnes qui ne peuvent plus se passer du jeu, de la drogue ou de l’alcool. Sur le long terme, ces addictions ont les impacts fâcheux sur la vie des sujets pour ne citer que la désocialisation, l’isolement, les déboires conjugaux et les problèmes professionnels. Les psychothérapeutes se penchent sérieusement sur ce contexte de dépendance au sexe virtuel.

Des comportements déterminants

Un médecin spécialiste qui jouit d’une réputation mondiale dans le domaine du cybersexe a mis au point une liste de 8 questions afin de définir si un sujet est addict du sexe virtuel ou s’il est en passe de le devenir. Les interrogations portent sur des comportements déterminants :

– Le temps passé sur Internet pour chercher des opportunités de sexe virtuel via des échanges de messages privés ou par tchat ;

– L’anxiété de ne pas trouver de partenaires sexuels virtuels ;

– L’utilisation fréquente de pseudos liés aux fantasmes virtuels ;

– L’impatience de se connecter sur Internet afin d’y trouver de l’excitation ;

– Le fait de cacher à son entourage les navigations employées pour la pratique du sexe virtuel :

– La sensation de culpabilité ou de honte pour cette pratique ;

– La masturbation durant les discussions en ligne avec un partenaire sexuel virtuel ;

– La préférence va-t-elle au sexe virtuel avec des partenaires ou des inconnus se trouvant à distance par rapport au sexe réel avec sa conjointe (ou son conjoint) ?

Un patient répondant par « oui » à une de ces questions affiche des risques de dépendance au sexe virtuel. S’il est affirmatif sur plusieurs interrogations, il est déjà accroc.

Comment se défaire de l’addiction ?

Au début, cette pratique peut amuser, mais elle peut entraîner le sujet sur une pente dangereuse et les impacts pourraient être graves. Il n’est pas interdit de surfer de temps à autre sur un site érotique pour pimenter un peu la vie de couple. Toutefois, lorsque l’un des partenaires a tendance à devenir addict, il importe de prendre les mesures nécessaires pour le soutirer de cette dépendance psychologique.

Les traitements cognitifs et comportementaux peuvent être salutaires. Une abstinence totale représente aussi une solution efficace. Elle requiert la destruction des liens, des e-mails, des fichiers, des favoris et des logiciels susceptibles de donner accès au sexe virtuel. Le déplacement de l’ordinateur dans une pièce commune fréquentée régulièrement est également recommandé. Une amélioration de la vie sexuelle et sociale du couple peut en outre s’avérer indispensable pour que le patient ne soit plus tenté par le sexe virtuel.